À la fin de ce sujet, l’étudiante devrait être en mesure :
Veuillez prendre un moment pour réfléchir et écrire cinq raisons possibles pour lesquelles une personne pourrait avoir une expérience différente d’une autre personne, avec la même drogue. Lorsque vous aurez terminé, cliquez ici pour voir si vos réponses sont inscrites plus bas.
Selon vous, manque-t-il des éléments à la liste ci-haut?
Le système limbique comprend diverses parties du cerveau qui contrôlent ou ont un impact sur les émotions, le désir et la mémoire, entre autres éléments.
Richfield, D. (2015). Mesolimbic Pathway. Wikimedia. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Mesolimbic_pathway.svg and licensed under (CC BY-SA 4.0).
Le système limbique comprend aussi une structure parfois appelée le « centre du plaisir », puisqu’il est lié aux notions de récompense, de renforcement et d’aversion. Diverses activités apportant un certain niveau de plaisir (p. ex., la drogue, le sexe, les jeux de hasard, les jeux vidéo) activent le système de récompense. L’une des réponses les plus communes à ces activités est la libération de la dopamine, un neurotransmetteur.
Les substances comme la nicotine et les opioïdes stimulent le centre du plaisir pendant que le système limbique s’attarde à la consolidation de mémoires. Le résultat? Un souvenir des actions, des personnes présentes et du lieu associés à l’activation du centre du plaisir. Le fait d’activer le centre du plaisir et de créer de telles mémoires peut avoir un effet sur le désir de retrouver ces mêmes récompenses à l’avenir.
Remarque : TheLa biologie derrière le fonctionnement du système limbique est l’un des éléments clés (mais pas le seul facteur) pour déterminer si une activité qui apporte un certain niveau de plaisir (pensez à la consommation de substances) va constituer une expérience unique, une activité occasionnelle, une activité régulière ou une activité menant possiblement à une dépendance ou un trouble lié à l’utilisation de substances.
Nous explorerons maintenant d’autres facteurs de risque d’un trouble lié à l’utilisation de substances.
L’un des facteurs de risque de présenter un trouble lié à l’utilisation de substances est d’avoir un parent qui a vécu ce genre de trouble ou a reçu un diagnostic en ce sens.
Plusieurs facteurs expliquent ce risque accru, notamment l’hérédité (Wang et al., 2019).
Les premières études (au début des années 1960) à cibler une composante génétique de la dépendance impliquaient des jumeaux identiques et un trouble de consommation d’alcool. Des résultats semblables ont par la suite été obtenus pour les troubles liés à l’utilisation d’opioïdes (Wang et al., 2019).
Les différences sur le plan génétique peuvent se manifester dans les gènes directement impliqués dans :
Des différences génétiques peuvent aussi engendrer des variations individuelles quant :
Ces facteurs sont susceptibles d’accroître le risque de problème d’utilisation de substances en général, notamment d’opioïdes.
Definition
WaSu-Bio. (2017). DNA-terminology. Wikimedia. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:DNA-terminology.png and licensed under (CC0 1.0).
Pour qu’un gène s’exprime en protéine, la portion de chromosome qui contient ce gène doit être accessible. La modification d’histones (les protéines autour desquelles l’ADN s’enroule), comme l’ajout de groupes acétyles ou méthyles, peut influencer l’expression d’un gène, parfois à long terme, voire se transmettre d’une génération à l’autre.
Les changements épigénétiques ayant une incidence sur l’utilisation d’opioïdes et les troubles liés à l’utilisation d’opioïdes chez les humains (et les animaux de laboratoire) peuvent altérer le fonctionnement des neurotransmetteurs, l’expression des récepteurs opioïdes et d’autres protéines importantes du cerveau.
Les personnes souffrant de douleur chronique présentent souvent des comorbidités psychiatriques, comme de la dépression, de l’anxiété, de l’irritabilité et d’autres affects négatifs.
L’exposition à un traumatisme, notamment lors de la petite enfance ou à l’adolescence, est associée à l’utilisation de substances et aux troubles liés à l’utilisation de substances chez l’adulte (Garami et al., 2019). Le stress lié à un traumatisme durant l’enfance peut altérer le développement du cerveau, notamment les zones impliquées dans :
« [Traduction] Il pourrait aussi y avoir des interactions entre un traumatisme à l’enfance et un manque de soutien parental ou social, mécanismes d’adaptation mésadaptés et niveau de stress quotidien contribuant plus tard à une dépendance aux drogues ou à une utilisation de substances »
Des événements traumatisants peuvent entraîner un stress chronique, par exemple, le trouble de stress post-traumatique (TSPT), et les opioïdes peuvent être employés en guise d’échappatoire ou d’automédication face aux émotions bouleversantes et aux souvenirs traumatisants
L’utilisation d’opioïdes peut être favorisée par le milieu familial ou social. Certains facteurs de risque connus en lien avec le développement de troubles liés à l’utilisation d’opioïdes comprennent :
L’accès aux opioïdes chez soi (y compris en volant ceux de membres de la famille ou d’autres personnes) constitue un facteur de risque de troubles liés à l’utilisation d’opioïdes.
Urupong/iStock
La douleur chronique peut nuire au bien-être spirituel, et des personnes ont indiqué que la sensation de somnolence découlant des opioïdes les a éloignées de leurs obligations spirituelles. Ce phénomène pourrait créer un cercle vicieux où une diminution du bien-être spirituel augmente la sensation de douleur chronique et la dépendance aux opioïdes.
Par contre, les personnes ayant été en mesure de gérer leur douleur chronique à l’aide d’opioïdes mentionnent une impression d’avoir respecté leurs obligations spirituelles.
Contrairement à d’autres maladies plutôt biologiques, l’utilisation de substances est fortement influencée par des facteurs psychologiques et sociaux, ce qui explique aussi le rôle potentiel de la spiritualité dans ce comportement.
Des facteurs sociodémographiques sont associés au type d’opioïdes employé dans les cas de surdose.
Âge et genre : Les hommes plus jeunes (âge moyen de 38 ans) sont plus susceptibles d’être impliqués dans un décès lié au fentanyl (Belzak et Halverson, 2018).
Taille de la communauté : Dans les petites communautés du Canada, le taux d’hospitalisations à la suite d’une intoxication aux opioïdes est souvent deux fois plus élevé que dans les grandes villes. Brantford, une petite ville de l’Ontario, a fait état de 3,5 fois plus d’hospitalisations pour intoxication aux opioïdes que la moyenne provinciale (Institut canadien d’information sur la santé, 2018). Ce phénomène pourrait s’expliquer par un plus grand pourcentage d’adultes plus âgés vivant en milieu rural :
Un constat inquiétant en raison de la pénurie de services en matière de santé mentale et de traitement des dépendances dans les régions rurales, si l’on compare aux centres urbains.
Revenu : En Alberta et en Ontario, la majorité des décès liés aux opioïdes se sont produits dans les quartiers à faible revenu et à revenu moyen, même si les opioïdes ont eu des répercussions sur des quartiers de tous les groupes socioéconomiques (Belzak et Halverson, 2018).
Les peuples autochtones (incluant les membres des Premières Nations, les Métis et les Inuits) ont été grandement touchés par les méfaits liés aux opioïdes, mais aussi par l’utilisation de substances d’une manière disproportionnée.
La disparité des problèmes d’utilisation d’opioïdes observée dans ces populations semble ancrée dans un historique de colonisation et de racisme qui a engendré des traumatismes, des pertes, de la pauvreté et de la séparation des familles, des facteurs qui ont eu des répercussions cataclysmiques sur la santé mentale de plusieurs générations d’Autochtones.
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