À la fin de ce sujet, l’étudiant devrait être capable de :
Des facteurs liés au sexe ont un effet sur la réaction du corps humain aux substances : comment les substances se métabolisent, les variations au niveau de la toxicité, les impacts sur le cerveau, et le développement d’une tolérance, une dépendance ou un trouble lié à l’usage de substances. Le corps féminin et le corps masculin sont génétiquement et physiologiquement différents, ce qui a un impact sur ces processus.
Les facteurs liés au genre comprennent l’effet des rôles, des normes, des déséquilibres du pouvoir, de l’identité et du genre institutionnel sur les hommes, les femmes et les personnes diversifiées sur le plan du genre. Ces facteurs ont des répercussions au niveau des occasions ou des risques en matière d’usage, de l’exposition et des effets de la publicité, de l’exploitation, de l’accès aux soins et aux services, des pressions quant à l’usage de substances, et de la réponse sociétale à l’usage problématique.
Voici quelques es différences importantes liées au genre et pertinentes dans la crise des opioïdes :
Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de se faire prescrire des médicaments qui posent un risque supplémentaire lorsque mélangés aux opioïdes, comme les anxiolytiques.
Lire le guide traitant des femmes et des opioïdesdu partenariat du Centre of Excellence for Women’s Health, du Canada FASD Research Network et du BC Women’s Hospital and Health Centre (BCCEWH, 2018)
Les normes masculines associées à l’usage de substances chez les garçons et les hommes sont causées en partie par des formes plus risquées d’usage général de substances par les hommes. Par exemple, les hommes sont plus susceptibles :
Les tendances sexospécifiques associées à la masculinité, telles que l’usage en solitaire, la prise de risques et le fait de ne pas chercher d’aide, sont liées à des décès par surdose plus élevés chez les hommes.
Comparativement aux autres types d’usage de substances, les femmes et les hommes qui souffrent d’un trouble lié à l’utilisation d’opioïdes sont plus susceptibles de déclarer avoir vécu un événement traumatisant et de déclarer des taux plus élevés de traumatismes pendant l’enfance.
Ce livre aidera à intégrer dans la pratique des données probantes tenant compte du sexe et du genre (en anglais seulement).
Lecture supplémentaire
Pour ceux qui s’intéressent à l’analyse fondée sur le sexe, le genre et l’équité dans le domaine de l’usage de substances, ce guide vous aidera à suivre les étapes. Sex, Gender and Equity Analyses [Report]
La colonisation a eu l’effet de priver les Premières Nations de leur culture, leurs terres et leurs langues. Les traumatismes intergénérationnels lourds de conséquences touchent encore bien des peuples autochtones et affectent leur santé et leur bien-être, y compris en ce qui concerne l’usage de substances.
Lisez à propos des premiers peuples du Canada et de l’impact du colonialisme dans le rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, Ce que nous avons retenu : Les principes de la vérité et de la réconciliation.
Les traumatismes engendrés par le colonialisme, les pensionnats autochtones, l’éclatement des familles et le génocide culturel ont créé des troubles distincts pour les communautés autochtones, entre autres :
Des facteurs de protection tels que les systèmes de parenté, la culture et la communauté ont été supprimés ou endommagés par des facteurs historiques, notamment :
Le colonialisme continue d’affecter disproportionnellement les peuples autochtones par le biais de la dépendance. En Colombie-Britannique, par exemple :
Selon l’Enquête régionale sur la santé des Premières Nations de 2008-2010 réalisée auprès d’Autochtones âgés de 18 ans et plus vivant dans des réserves ou dans des communautés nordiques, 4,7 % d’entre eux ont déclaré avoir consommé, au cours de la dernière année, des opioïdes illicites (héroïne) ou sur ordonnance, dont la morphine, la méthadone et la codéine, sans avoir d’ordonnance, et 5,7 % ont dit avoir consommé des sédatifs ou des somnifères, dont le diazépam et l’oxazépam, sans avoir d’ordonnance.
Nous devons absolument comprendre les impacts et les liens entre le colonialisme, le racisme, les déterminants de la santé et les risques de méfaits liés aux opioïdes.
La décolonisation est complémentaire à une approche tenant compte des traumatismes où les prestataires remettent constamment en question les connaissances et les systèmes communs et conventionnels et s’associent avec les peuples autochtones pour repenser les soins de santé à tous les niveaux (Chandananbhumma et Narassimhan, 2020).
Chandananbhumma et Narassimhan (2020) suggèrent un cadre de décolonisation appliqué à la promotion de la santé,(Figure 1) comprenant trois domaines qui se chevauchent.
Figure 1. Cadre de décolonisation appliqué à la promotion de la santé
Comment la compréhension des facteurs liés au sexe peut-elle être appliquée au dépistage et à l’évaluation?
Tenir compte des aspects sexospécifiques tels que l’anatomie, la physiologie, les hormones et les réactions cérébrales des corps féminin et masc.
Feedback
Reconnaître que les corps réagissent différemment aux substances (quantités, types, impact, tolérance, signe du piston, dépendance et troubles) ainsi qu’aux médicaments thérapeutiques.
Comment une compréhension des facteurs liés au genre, pour les femmes, les hommes et les individus de genres divers, pourrait-elle être appliquée au dépistage et à l’évaluation?
Tenir compte des rôles, des occasions, des normes, du pouvoir, de l’identité, de la violence interpersonnelle, de l’impact du marketing et de l’accès aux soins.
Feedback
Reconnaître que le sexisme et la violence basée sur le genre affectent la dynamique interpersonnelle entre les personnes et leurs partenaires, aidants et systèmes.
Quel aspect du dépistage du mauvais usage d’opioïdes peut changer compte tenu de l’impact historique et sociétal du racisme, du sexisme et du colonialisme?
Tenir compte des impacts croisés du racisme, du colonialisme, du sexisme et de la stigmatisation sur les Canadiens marginalisés, y compris les personnes noires et autochtones.
Feedback
Reconnaître l’impact des déterminants sociaux de la santé et du statut de groupe minoritaire sur l’accès aux soins, la réponse aux prestataires de services sociaux et de santé et la confiance des professionnels.
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