À la fin de ce thème, l’étudiant devrait être capable de :
L’expression sécurité culturelle est souvent utilisée de manière interchangeable avec des concepts connexes, tels que :
Or, de légères différences séparent les définitions de ces concepts; nous les aborderons ci-dessous. Ces concepts ne sont pas interchangeables; il faut préférablement les considérer comme des éléments d’un continuum de soins où la sécurité culturelle est l’objectif visé (Wabano Centre for Aboriginal Health, 2014).
(Wabano Centre for Aboriginal Health, 2014)
Selon cette approche, l’autoréflexion du professionnel de la santé et des services sociaux engendre de l’empathie et une plus grande défense des intérêts du client, ce qui a pour effet d’améliorer les résultats pour la santé. Pour entamer leur autoréflexion, les prestataires de services doivent d’abord reconnaître leur propre vision du monde.
Ce processus les force à se tourner vers eux-mêmes et à analyser l’effet positif ou négatif de leur propre perspective sur la prestation des soins, ce qui favorise une meilleure compréhension de la personne qui reçoit ces soins. Nous nous attarderons ensuite à la conscience culturelle, à la sensibilité culturelle, à la compétence culturelle et à la sécurité culturelle comme éléments du spectre, mais aussi à l’application de ces éléments dans la prestation des soins.
La conscience culturelle commence par la compréhension de cultures autres que la sienne et, plus particulièrement dans ces modules, de la culture de l’usage de substances. On peut améliorer sa conscience culturelle en prenant le temps de s’informer à propos d’autres cultures ou de cultures qui reçoivent des soins dans le contexte d’usage ou de mauvais usage de substances.
Pour les prestataires qui travaillent auprès des peuples autochtones, il serait important de s’informer des identités autochtones, de l’histoire canadienne et des effets de la colonisation, des déterminants sociaux de la santé et de la discrimination liée à la race et au genre, mais aussi de comprendre le rôle de l’entrecroisement de ces éléments dans l’usage de substances.
À cette étape du continuum de sécurité culturelle, les prestataires de soins de santé et de services sociaux doivent porter une attention minutieuse à leurs valeurs et à leurs comportements, et comprendre que ceux-ci peuvent différer des valeurs et des croyances de leurs clients.
Wasan Tita/iStock
Puisque l’identité culturelle peut être complexe, voici des exemples de questions préliminaires à poser :
Ces formulations permettent aux personnes de réclamer des pratiques différentes que celles ancrées dans la vision du monde dominante qui leur sont offertes..
La sensibilité culturelle dans les soins de santé se définit comme la propension d’un prestataire à être « [Traduction] ... sensible aux différences entre ses propres valeurs et perceptions liées aux soins de santé et celles des membres d’une autre communauté » (Goicoechea-Balbona, 1997).
L’établissement d’une sensibilité culturelle où la différence est saluée et célébrée passe nécessairement par un changement d’attitude du prestataire de soins de santé et de services sociaux. L’inclusion se reflète dans les milieux de soins de santé et de services sociaux qui reconnaissent et célèbrent les cultures différentes de celle du prestataire : des endroits où tous se sentent acceptés et bienvenus.
Ceci peut se faire en :
Sutton (2000) suggère d’étendre la sensibilité culturelle aux espaces physiques, comme les salles d’attente, car celle-ci pourrait avoir une incidence sur la réponse des clients aux services médicaux.
La compétence culturelle se définit généralement comme « [Traduction] ... la capacité à comprendre les personnes d’une culture ou d’un système de croyances différent du nôtre, à les apprécier et à interagir avec elles » (DeAngelis, 2015, p. 64).
Les prestataires de soins de santé et de services sociaux culturellement compétents ont les connaissances et les aptitudes nécessaires pour répondre aux enjeux socioculturels s’inscrivant dans les consultations cliniques. La compétence culturelle requiert une attitude d’ouverture et une volonté à :
Lorsqu’un tel changement d’attitude se produit, les auteurs l’appellent parfois humilité culturelle.
Pour devenir culturellement compétent, il faut notamment :
Il est reconnu que les prestataires de soins de santé et de services sociaux qui s’efforcent d’être culturellement compétents ou de pratiquer l’humilité culturelle auprès des personnes qu’ils traitent ont un impact considérable et positif sur celles-ci.
Définition
Les prestataires de soins de santé et de services sociaux devraient vérifier régulièrement leurs propres suppositions. Ils doivent s’assurer que leurs interactions sont empreintes d’empathie et de compassion, une approche qui se reflète dans leur ton et le degré de participation des clients aux décisions qui influencent leur rétablissement.
La reconnaissance du pouvoir détenu par les prestataires de soins de santé et de services sociaux est l’élément qui distingue la sécurité culturelle des trois phases précédentes (conscience culturelle, sensibilité culturelle et compétence culturelle) (Laverty et al., 2017).
La mise en place d’un espace culturellement sécuritaire favorise l’établissement de relations thérapeutiques empreintes de confiance et de compassion, avec les personnes qui font l’usage d’opioïdes ou qui ont un trouble lié à l’utilisation d’opioïdes et leurs proches.
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