À la fin de ce thème, l’étudiant devrait être capable de :
Le corps humain possède son propre système opioïde qui s’occupe de réguler la douleur, l’humeur, le tractus gastro-intestinal et bien d’autres fonctions.
Les opioïdes endogène sont des peptides produits naturellement par le corps humain. Ils contiennent plusieurs types d’endorphines, d’enképhalines et de dynorphines, qui lient et activent les récepteurs opioïdes.
Organigramme où les opioïdes endogènes figurent au sommet. Les opioïdes endogènes pointent vers des sous-catégories : les endorphines, les enképhalines, les dynorphines, les endomorphines, l’orphanine-FQ/la nociceptine (les quatre derniers sont d’une autre couleur). Les endorphines pointent vers les sous-catégories bêta-endorphine, endorphine-1 et endorphine-2.
Adapté de RCarstairs. (2015). Opioïdes endogènes – Schéma des endorphines [image]. Wikimedia. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Endogenous_Opioids-Endorphins_Schematic.png et sous licence CC BY-SA 4.0. Les couleurs ont été changées.
Comme tous les systèmes du corps humain, le système opioïde s’autorégule : lorsque le système devient hyperactif, l’organisme prend les mesures nécessaires pour limiter l’activité; dans le cas contraire, des mesures s’enclenchent pour augmenter l’activité.
Lors de la prise d’opioïdes exogènes (c.-à-d. des opioïdes provenant de l’extérieur du corps humain), le système opioïde endogène réagit par une diminution de ses activités, ce qui inclut notamment la réduction de la production de peptides opioïdes, entraînant une réduction du nombre de récepteurs.
Cette adaptation peut s’accompagner d’une certaine tolérance : la personne aura alors besoin d’une quantité croissante de la drogue pour obtenir le même effet.
Une personne dépendante aux opioïdes subira des symptômes de sevrage si elle en cesse l’usage. Les symptômes de sevrage comprennent :
Tzido/iStock
Si ces symptômes se manifestent, ils sont aussitôt annulés par une nouvelle dose d’opioïde.
La gravité du sevrage s’évalue cliniquement à l’aide de la grille d’évaluation de sevrage (COWS, ou Clinical Opiate Withdrawal Scale).
Voici un exemple du University Health Network : Clinical Opiate Withdrawal Scale (COWS).
En plus de la thérapie par agonistes opioïdes, des médicaments non opioïdes sont utilisés pour gérer les symptômes du sevrage des opioïdes, par exemple :
SARINYAPINNGAM/iStock
Au-delà des agents indiqués plus haut, d’autres médicaments peuvent aussi servir à traiter des symptômes spécifiques de sevrage.
Ces médicaments sont souvent prescrits ou utilisés dans un contexte médical. Cependant, certains pourraient obtenir ces médicaments ou d’autres (p. ex., des benzodiazépines) pour gérer eux-mêmes les symptômes de sevrage.
Le désir d’éviter les symptômes de sevrage est l’une des principales justifications derrière l’usage continu d’opioïdes. Les personnes qui tentent d’éviter les symptômes de sevrage et celles qui les subissent peuvent s’automédiquer aux opioïdes. Afin de s’en procurer à cette fin, ils pourraient :
En plus de remédier eux-mêmes aux symptômes de sevrage à l’aide d’opioïdes, certains pourraient s’automédiquer à l’aide d’agents homologués pour la gestion du sevrage (tels que listés plus haut), en obtenant une ordonnance ou en les achetant de source détournée ou non réglementée.
Après avoir parcouru ce contenu, veuillez prendre un moment pour porter attention à ce qui suit :
Comment expliqueriez-vous la tolérance aux opioïdes, la dépendance et le sevrage à un patient, à un client ou toute autre personne avec laquelle vous travaillez?
Certains patients, personnes faisant l’usage d’opioïdes, professionnels de la santé et chercheurs ont réclamé un « approvisionnement sécuritaire » d’opioïdes réglementés de qualité pharmaceutique, auxquels les utilisateurs (c.-à-d., les personnes faisant l’usage d’opioïdes) pourraient facilement accéder.
Consultez l’information présentée ci-haut. Nous vous encourageons à discuter de ces questions avec des professionnels et avec des personnes en ayant une expérience vécue.
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